ALASSANI Awali

ALASSANI Awali

Né le 8 août 1994 à Sokodé, soudeur-ferrailleur de profession et demeurant à Lomé, ALASSANI Awali dormait tranquillement dans sa chambre lorsque, le 25 novembre 2019, aux environs de 2H du matin, des éléments de forces de l’ordre en tenue noire forcent sa porte et pénètrent dans la chambre à coucher sans le réveiller. Puis, ils se jettent sur lui et le menottent avant de le réveiller !

Après l’avoir ainsi réveillé, les agents lui demandent : « Où sont les armes ? »

Il leur répond qu’il ne sait pas de quel problème d’armes ils parlent.

Ils procèdent alors à la fouille de sa chambre sans rien trouver de compromettant mais se saisissent des massues avec lesquelles il a l’habitude d’aller à la chasse ainsi que de son agriffe, instrument de travail avec lequel il tord les fers.

Après avoir saisis ces effets, ils le font sortir de chambre tout en lui intimant l’ordre de se taire faute de quoi, s’il pousse un cri, ils n’hésiteront pas à tirer sur lui.

Ainsi arbitrairement arrêté et enlevé dans l’Affaire « Tigre Révolution », ils le jettent dans une voiture portant une plaque d’immatriculation de voiture personnelle puis prennent le chemin du Camp GP d’Agoè-Logopé. En cours de route, ils garent la voiture quelque part, dans l’obscurité, pour l’intimider, le menaçant de dire la vérité sur l’endroit où il a gardé les armes sinon il sera tué. N’ayant reçu aucune réponse à cette injonction au bout d’un long moment, ils poursuivent pourtant leur trajet jusqu’au Camp.

A leur arrivée dans le Camp, ils le maintiennent debout devant une fenêtre à lames de nacos à laquelle ils menottent sa main droite aux traverses supérieures de sécurité en barres fer entourées de tuyau PVC et sa main gauche aux traverses inférieures. Puis, ils l’abandonnent ainsi, dans cette inconfortable position où ils lui font passer toute la nuit, debout, avec les menottes qui l’attachent aux barres transversales de la fenêtre.

Le lendemain matin, ils le font monter à l’étage, au bureau du Commandant qui lui pose à nouveau les mêmes questions que celles qui lui ont été posées auparavant, lors de son enlèvement, en commençant par la toute première à savoir celle-ci : « Où sont les armes ? »

Il lui donne la même réplique en répondant : « Non, je ne sais rien des armes ».

Puis, ils le ramènent au même endroit d’où ils l’avaient démenotté à savoir devant la fenêtre à laquelle ils le re-menottent à nouveau mais, cette fois ci, dans le dos. Ils le gardent dans cette inconfortable position de torture, debout, pendant trois jours et ne lui donnent à manger qu’une seule fois !

Après le troisième jour de ce supplice, de nouvelles autres personnes appréhendées sont ramenées au Camp où elles s’ajoutent à lui, dans la même inconfortable position devant la fenêtre à laquelle elles sont aussi toutes menottées comme lui, lui à qui on fait toutefois changer de posture en le menottant par devant, cette fois-ci …

Au total, il aura passé 10 jours au Camp, dans ces incroyables positions de torture, jusqu’au 4 décembre 2019. Lorsqu’on le détache des barres transversales de la fenêtre ce jour-là, c’est pour le conduire dans une autre enceinte où on le présente à la presse nationale et internationale avec d’autres compagnons d’infortune comme l’artiste engagé OUATTARA Abdoul Fadel dit Prince Fadel qui, à cette occasion, a osé dénoncer ouvertement et fortement le rocambolesque montage orchestré contre eux.

Ramené à nouveau au Camp après cette sortie de l’artiste Fadel et tous sévèrement torturés pour son audace à dénoncer publiquement cette machination, ALASSANI Awali n’est conduit que tard dans la nuit du 5 au 6 décembre 2019 chez le Juge d’instruction. Ce dernier, après lui avoir posé les mêmes questions, décide alors de l’inculper officiellement et de le déférer à la Prison civile de Lomé, en dépit du fait qu’il lui ait donné la même réponse que celle qu’il avait déjà faite aux gendarmes à savoir qu’il n’a rien à voir avec tout ce dont on l’accuse.

Après quelques mois passés dans cette Prison, on le transfère à l’ancienne Direction de la Gendarmerie nationale togolaise, en face de la BIDC et de la BOAD où, enfermé dans une mini villa avec 72 autres détenus qui vivent continuellement dans le noir, sans avoir de contact avec l’espace extérieur et sans voir le soleil au quotidien, ils ne sont autorisés à sortir dans la cour de la maison qu’en cas de maladie pour être conduits à l’infirmerie ou à l’Hôpital.

Parce qu’il a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants tout au long de son arrestation et de sa détention comme les 76 autres prisonniers politiques de l’Affaire « Tigre Révolution », ALASSANI Awali doit être libéré immédiatement et sans condition comme le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais.