Parachronisme du prix du carburant à la pompe au Togo, au-delà des facteurs exogènes

Parachronisme du prix du carburant à la pompe au Togo, au-delà des facteurs exogènes

Montréal, Juillet 2022

Par Joseph Atounouvi

Les besoins de déplacements ont évolué dans le temps et les véhicules et connexes sont devenus incontournables. Les contraintes ou les impératifs du libéralisme économique de notre siècle, donc comme corollaires le libre-échange, l’éparpillement des activités dans l’espace, les nouvelles formes d’occupation des territoires accentués par la suburbanisation résidentielle ont fait que le carburant ou l’hydrocarbure est devenu un rouage inéluctable et impérieux de cet engrenage. Le Togo a connu trois augmentations du prix à la pompe en cette année 2022 (mars, juin et juillet).

Ainsi le carburant est devenu un bien stratégique, dont le coût et les fluctuations ont des répercussions insoupçonnées. De sorte que, dans certains cas, le carburant peut se rapprocher d’un bien incompressible; tant sur le plan privé que public. Autrement, sa consommation jusqu’à un certain niveau est requise, même lorsque le revenu du consommateur diminue ou tend vers zéro. Cependant, il n’est pas un bien incompressible dans le sens traditionnel de Keynes.

L’imbroglio du prix à la pompe au Togo

Le carburant étant devenu un bien stratégique et incontournable pour la logistique de tous les jours, la variation à la hausse de son prix engendre, entre autres, des incertitudes et des inquiétudes sur le pouvoir d’achat des citoyens. Encore plus le prix du carburant est souvent sujet à des variations substantielles et irrégulières, de sorte que les acteurs économiques lui doivent une attention particulière. À cet égard, une forte augmentation de la volatilité des prix impacte l’activité économique et par ricochet le pouvoir d’achat des ménages.

Pour amoindrir ces impacts, le prix dynamique est pratiqué par certaines juridictions qui ont un certain niveau de transparence et d’imputabilité ou qui se soucient pour le bien-être de leurs citoyens. Subséquemment, le prix à la pompe varie à une fréquence relative; notamment une ou plusieurs fois par semaine. De ce fait, ces variations sont principalement corrélées à celles des cours sur les marchés du Brent et connexes.

En plus de cela et à certains égards, la concurrence entre les exploitants de points de vente implique aussi de légères différenciations du prix, dont des prix psychologiques pour l’attraction et la rétention de la clientèle.

Au moment où le prix du Brent sur les marchés mondiaux connait une tendance baissière, les autorités togolaises viennent d’augmenter les prix à la pompe à partir du 19 juillet 2022 comme suit : Super sans plomb 700 fcfa (plus 75f, Pétrole lampant 650 fcfa, Gas Oil 850 fcfa et Mélange 788 fcfa.

Rappelons qu’au Togo, de la mi-mars à la mi-juin 2022, le prix de l’essence a connu deux augmentations successives passant de 505 fcfa le litre à 625; soit une augmentation de près de 24%, le Gasoil monte désormais de 605 à 660 fcfa ; et le mélange 2 temps de 690 à 718 fcfale lampant passe de 550 FCFA à 580 fcfa. Enfin, le prix des bouteilles de gaz butane de 12,5 kg est à 6500 fcfa, et celui des bouteilles 6 kg à 3120 fcfa.

Toutes ces augmentations produisent des réactions à la chaine sur les autres prix. Cela s’ajoute à la"Tout augmente de prix au Togo" hausse préalable des prix des biens de première nécessité et le niveau général des prix. Notons que une grande partie des citoyens qui vivent au jour le jour.

« On ne peut choisir les épreuves qui s’abattent sur nous, mais on peut choisir comment on y fait face en temps de crise » disait Julie Payette ancienne astronaute et gouverneure générale du Canada.Tout augmente de prix au Togo. Par contre les pays qui pratiquent un prix dynamique ont vu leur prix à la pompe diminués depuis quelques jours.

Ci-après un aperçu du niveau du prix à la pompe dans certains pays de la zone CEDEAO

Togo Ghana Benin Burkina Faso Mali Nigeria Côte d’Ivoire
Prix ​​de l’essence 625 1,286$us 600 715 762 0,411$ 735
Les prix du diesel 660 1,552$ 668 645 760 1,56$ 615
Prix ​​de kérosène 580 1,415$ 851 1,406$ 645
Prix KWh d’électricité pour les ménages 115,88 0,046$ 123,44 131,08 0,056$ 72,604
 

Salaire minimum

35 000 11,82 ₵/h

2$/h

40 000

Augmenté à 52 000

36 270 40 000 30 000₦

72€

60 000

Prix du carburant et de l’électricité au 20.06.2022 (fr.globalpetrolprices.com)

La tendance du prix à la pompe en France

Le prix du diesel était au début de semaine du 18 juillet est de 1,99€ le litre, donc une baisse de 17 centimes/litre sur un mois; soit près de 9% de baisse.

  • Le prix du SP 95 (E10) est de nouveau descendu sous la barre psychologique des 2€ le litre. Ce qui représente 3 centimes de moins que la semaine précédente et 15 centimes de moins qu’il y a un mois.
  • Et le prix du carburant E10 est descendu à 1,95€/litre; donc 2 centimes de moins en une semaine et 14 centimes/litre de moins en 1 mois.

L’évolution du prix dynamique dans certains États aux USA

Ci-dessous la variation du prix (dynamique) à la pompe dans certains États des USA. Encore là une démonstration de l’arrimage du prix à la pompe sur les cours du Brent, et bien sûr en tenant compte des marges diverses et spécifiques.

 

L’évolution du prix dynamique au Canada

Ici aussi on a une évolution directement accotée à la variation du prix du Brent.

En $ Canadien

Prix moyen au 17.07.2022

Canada (national) Québec (provincial)
183,6$/litre 194,3$/litre
Prix moyen semaine du 11.07.2022 189,0$/litre 201,2$/litre
Prix moyen juin 2022 205,1$/litre 216,1$/litre
Prix moyen 2021 137,2$/litre 139,4$/litre
Prix le plus bas en juin 2022 183,0$/litre 193,7$/litre
Prix le plus élévé en juin 2022 203,5$/litre 215,6$/litre
Prix le plus bas en 2021 133,7$/litre 136,8$/litre

Et au Québec qui est la juridiction qui a le plus de taxes et impôts en Amérique du Nord, la tendance du prix à la pompe est à la baisse depuis 1 mois (voir graphique ci-dessous). Et la moyenne du prix y est ce 19 juillet 2022 est de 185,9$CA.

http://www.quebecgasprices.com/retail_price_chart.aspx

Le manque de raffinerie accentue la dépendance de l’Afrique subsaharienne

Selon la société de conseil CITAC, l’Afrique subsaharienne n’a en 2021 utilisé que 30% de sa capacité de raffinerie, déjà relativement faible, qui est de 1,36 millions de barils/jour (BPJ). C’est ainsi que les raffineries du Ghana, du Cameroun et du Sénégal étaient fermées en 2021, alors que les 2 raffineries privées du Nigéria ne peuvent traiter que 1% de la production du bruit du Nigéria, qui s’établi à 1,3 millions de barils/jour.

De la sorte et malgré que l’Angola et le Nigeria soient de grands exportateurs de pétrole brut, leur besoins domestiques en carburant est couverts à plus de 80% par des importations. Ce qui est une incongruité sans pareil; bref un monde d’extraterrestre.

Donc les pays africains, sont hyper dépendants de l’importation de produits pétroliers. Et ceci malgré leurs énormes réserves estimées à plus de 125 milliards de barils de réserves de pétrole, 600 trillions de pieds cubes de gaz naturel et bien d’autres ressources. C’est comme s’assoir sur la source de lumière et avoir besoin de lampion pour s’éclairer.

Alors, le prix du pétrole étant très influencé par la géopolitique mondiale, les turbulences accentuent la pression sur l’approvisionnement en carburant des pays africains. Les pays africains doivent par conséquent mobiliser de plus en plus de réserves de devises pour l’importation du carburant.

Et les ajustements successifs des prix à la hausse commencent par irriter les citoyens de ces pays. C’est dans ce contexte que le président de l’association des raffineurs et distributeurs africains (ARDA), Anibor Kragha, estime que la situation pourrait s’empirer à court terme.

Le hic est que dans le cas d’espèce, il n’y a pas à l’horizon de solutions rapides, même s’il y aurait une volonté d’investissement massif dans la modernisation ou l’installation des infrastructures de raffinerie. Il faudrait malheureusement un minimum de temps.

Le carburant, c’est quoi?

Le produit de raffinage du pétrole qu’est le carburant est composé d’alcanes entre 20 % à 30 %, d’alcènes entre 30 % à 45 %, de 5 % de cyclo alcanes et d’hydrocarbures aromatiques entre 30 % à 45 %.

Le carburant alimente alors un moteur thermique comme combustible, en transformant son énergie en énergie mécanique. La particularité du moteur à combustion interne est sa capacité à produire une grande densité énergétique, donc beaucoup d’énergie avec un volume relativement moindre. L’allumage des moteurs à essence se fait subséquemment grâce à la bougie qui déclenche l’étincelle qui enflamme le mélange essence-air.

Le carburant ou encore plus le pétrole est donc une puissante source d’énergie qui nous transporte, chauffe nos maisons et nos installations, crée des emplois, et sert à fabriquer de nombreux produits de consommation courante.

Mais quand le pétrole est rentré dans nos habitudes?

C’est seulement en 1910 que le pétrole sera considéré comme une matière stratégique. Et son exploitation ou son début d’utilisation industrielle remonte en 1857 en Roumanie, en 1859 aux USA, en 1861 en Ukraine et progressivement un peu partout.

Bien sûr, le pétrole qui est une énergie fossile n’est pas la seule source de carburants. Il y a aussi les biocarburants, provenant de la transformation de matières organiques (plantes ou animaux non fossilisés) dont le bioéthanol, le biodiesel, l’algocarburant, le biogaz et dans une autre mesure l’huile végétale.

Par contre, le pétrole est devenu avec le temps la première source d’énergie dans le monde et principalement dans les transports et la pétrochimie. Il satisfait à 32,57 % des besoins énergétiques dans le monde.

Et chaque baril de pétrole peut contenir jusqu’à 43 % d’essence, 30% de diesel et de mazout, 6% de kérosène; 2 % d’asphalte, 1% de Naphta,1 % d’autres produits issus de la pétrochimie, 1 % de lubrifiants et 16% d’autres produits comme le coke de pétrole, gaz de distillation et autres produits pétroliers comme la paraffine pour fabriquer les bougies (cire).

Ce sont les années 1970 qui feront entrer le marché pétrolier dans une zone permanente de turbulence. Certains pays arabes producteurs de pétrole décréteront un embargo en réaction à la guerre de Yom Kippour.

Il y aura surtout l’apparition du pétrodollar en 1973 avec l’accord entre les USA et l’Arabie Saoudite pour échanger chaque baril de pétrole en dollars de la Réserve fédérale. À partir de cet instant, les contrats du pétrole seront libellés exclusivement en dollar USAinsi le système d’échange de pétrole contre des dollars a généré une grande demande artificielle de dollars dans le monde. Il indu un avantage pour l’économie américaine avec l’externalisation de leur politique inflationniste.

Et depuis lors le marché du pétrole est influencé par les acteurs et des contraintes géopolitiques. Ainsi certains parlent du marché du pétrole comme un marché concurrentiel contrôlé.

Il faut souligner qu’avant ces chocs pétroliers des années 1970, la demande de pétrole était à plus de 50% destinée aux besoins d’électricité, de chauffage et de l’industrie. Alors qu’actuellement les besoins de carburant pour le transport (camions, voitures) font les 2/3 de la demande de pétrole.

Les types de carburants dérivés du pétrole

Les carburants aussi désignés hydrocarbures sont plus diversifiés que l’on pense, cependant les plus connus sont l’essence et le fioul pour les avions.

Les déclinaisons les plus connues ou usuelles sont les types avec des indices d’octane, entre autres, sans plomb SP98, SP95, SP91, SP 95-E10 et Super éthanol E85. Plus l’indice est élevé, plus facile est l’allumage et donc plus réduite sera l’usure du moteur.

Il faut noter que le diesel et le gazole sont le même produit, seulement les noms varient selon les régions du monde où ils sont vendus. Par contre, le diesel diffère de l’essence, car il est distillé à partir d’hydrocarbures plus lords.

Par conséquent, les moteurs utilisant le diesel ont un mécanisme différent; notamment leur allumage est fait par compression de l’aire à très haute pression pour produire la chaleur qui allumer le carburant.

Le fioul domestique est considéré comme le cousin du diesel ou le gazole. La différence entre les deux est au niveau du taux de cétane moins élevé.

Le kérosène produit encore plus d’énergie par volume, et donc un plus important pouvoir calorifique; donc incidemment plus d’autonomie. Il est ainsi privilégié comme carburant dans l’aviation.

Une idée de la production mondiale du pétrole

En décembre 2021, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) estimait que la production mondiale de pétrole en 2022 serait supérieure à la demande; au moment où la consommation devrait atteindre le niveau d’avant la pandémie, soit près de 100 millions de barils par jour. Il faut noter que 1 baril de pétrole équivaut à 42 gallons US ou 34,97 gallons impériaux ou encore 158,987 litres ou encore 0,159 m3.

En 2015, la production mondiale de pétrole s’établissait à 95,62 millions de barils par jour, soit presque 1107 barils par seconde. Et la production mondiale de pétrole en 2014 était de 93,3 millions de barils par jour. Ce fut 90,33 millions de barils par jour en 2013 et 89,76 millions de barils par jour en 2012.

La répartition de la production mondiale du pétrole

Le déséquilibre entre les régions n’est pas marqué en ce qui concerne la répartition de la production mondiale. Ainsi aucun coin du monde ne domine outrageusement la production du pétrole, comme l’indique le graphique ci-après.

Par contre, aucun pays africain ne figure parmi les grands pays producteurs mondiaux de pétrole, dont les 10 premiers sont les suivants (data.oecd.org, escaledenuit.com).

  • 1errang, les États-Unis avec 18 millions de barils par jour, soit environ 15.6% de la production mondiale;
  • 2erang, l’Arabie Saoudite avec plus de 15% des réserves mondiales de pétrole brut produit plus ou moins 13,1% de la production mondiale; soit 10,8 millions de barils de pétrole par jour;
  • 3erang, la Russie le plus grand pays au monde, fourni environ 13% de la production mondiale, soit 10,5 millions de barils par jour;
  • 4erang, le Canada produit approximativement 6% de la production mondiale, soit 5,23 millions de barils par jour;
  • 5erang, la Chine produit en moyenne 5% de la production mondiale de pétrole, soit 4,8 millions de barils de pétrole brut par jour;
  • 6erang, l’Irak avec 4,6 millions de barils extraits quotidiennement;
  • 7erang, les EAU (Emirates Arabes Unies) avec près de 3,8 millions de barils par jour;
  • 8erang, le Brésil produit presque à égalité avec les EAU avec 3,77 millions de barils par jour;
  • 9erang, l’Iran avec 3 millions de barils de pétrole par jour;
  • Et en 10eposition le Koweït avec 3 millions de barils de pétrole par jour.

Le Venezuela aurait jusqu’à 17,5% des réserves de pétrole connues; cependant la géopolitique actuelle fait que sa production n’est pas institutionnalisée dans les données disponibles.

Sur les plans africains, les pays avec un certain niveau de production de pétrole sont les suivants; selon le classement de organismes.org en février 2022.

  • 1erle Nigeria, avec plus de 2 037 000 barils par jour, le Nigéria est incontestablement le premier producteur de pétrole d’Afrique;
  • 2el’Angola, une production estimée à 1707 000 barils par jour;
  • 3el’Algérie, plus de 1 641 000 barils par jour;
  • 4ela Libye, environ 852 000 barils;
  • 5el’Égypte, environ 653 000 barils par jour;
  • 6ele Congo-Brazzaville, avec 354 000 barils produits par jour;
  • 7ela Guinée Équatoriale, environ 206 000 barils;
  • 8ele Gabon, produit environ 198 000 barils de pétrole par jour;
  • 9ele Ghana, 152 000 barils par jour;
  • 10ele Soudan du Sud, environ 150 000 barils par jour;
  • 11el’Afrique du Sud, avec approximativement 132 000 barils produits par jour;
  • 12ele Tchad, une production d’environ 130 000 barils par jour;
  • 13 le Soudan, environ 105 000 barils par jour;
  • 14ele Cameroun, avec environ 81 000 barils par jour;
  • 15ela Côte d’Ivoire, 55 000 barils par jour;
  • 16ela Tunisie, environ 38 000 barils par jour;
  • 17ela RDC, environ 19 000 barils par jour;
  • 18ele Niger, environ 11 000 barils par jour.

Quel est le coût de l’extraction du pétrole?

Les coûts d’extraction du pétrole varient d’un extrême à l’autre selon le lieu d’extraction. Ces coûts sont relativement faibles dans le golfe Persique et plus élevés pour l’extraction dans les sables bitumineux.

Coûts d’extraction du pétrole pour l’année 2015 (AlternativeÉconomique).

Une idée de la consommation mondiale du pétrole

L’OPEP (organisation des pays exportateurs de pétrole) a prévu pour 2022 une consommation mondiale de pétrole de près de 100,6 millions de barils par jour. Ce qui représente 500 000 barils par jour de plus qu’avant la pandémie COVID en 2019. Et en dehors de la période pandémique COVID-19, la consommation mondiale de pétrole est en croissance persistante.

C’est ainsi que la consommation mondiale de pétrole en 2017 était de 97,4 millions de barils par jour, et de 96,1 millions barils par jour en 2016. Quand on recule de près de 12 ans, autrement en 2010, la consommation mondiale fut de 8,78 millions de barils par jour.

Et les plus grands consommateurs mondiaux du monde de pétrole en 2019 sont les suivants

(source : mern.gouv.qc.ca)

Les composants du prix à la pompe

Ce qui est communément appelé le prix à la pompe est le prix payé pour le litre de carburant ou d’essence. Ce prix a divers composants exogènes et endogènes, dont certains sont spécifiques aux réalités régionales ou locales comme les taxes, autres charges et les pratiques de gouvernance.

Les composants exogènes du prix à la pompe

  • Il y a le prix ou le cours du baril de brut (brent), qui est généralement fixé par le marché mondial. Il serait en fonction de l’offre et de la demande, cependant pas seulement, car le marché du pétrole est un marché contrôlé.

Les enjeux mondiaux dont la géopolitique, le pétrodollar, etc., y jouent un rôle non négligeable. Le prix du Brent fluctue beaucoup. Par exemple, il était par exemple de 100$ au début de l’année 2014, de moins de 30$ en janvier 2016 et de 113$ à la mi-juin 2022.

Au premier trimestre 2021, le cours du brut s’établissait à 61 $ le baril en moyenne, en hausse de 38 % par rapport au dernier trimestre 2020. Il était de 75$ en juillet 2021, d’environ 89$ au début de février 2022, 104$ au début de mars 2022 et 121$ à la fin mai 2022 avant de descendre à 113$ à la mi-juin.

  • La marge de raffinage qui permet de transformer le pétrole en carburant; donc le coût la transformation du brut en divers types de carburants, comme l’essence, le kérosène, le diesel, le mazout, et autres.

Alors, pour les entités ou pays qui n’ont pas de raffineries, la marge de raffinage est donc aussi un composant exogène. En général l’Afrique dispose de peu de raffineries et pire encore elle n’a utilisé que 30% de sa capacité de raffinage en 2020 selon le cabinet conseil CITAC. Ce qui accentue les problèmes de distribution de carburant sur le continent.

  • Il pourrait y avoir d’autres composants exogènes selon les spécificités locales et le niveau de transparence de la gouvernance.

Les composants endogènes

  • Prix à la rampe de chargement qui est le prix payé par les clients d’un dépôt pour obtenir de l’essence en gros;
  • La marge de distribution qui comprend les frais d’exploitation d’une station-service de même qu’un profit pour les détaillants. Dépendamment des zones d’acheminement et des orientations, cette marge pourrait varier d’une région à l’autre;
  • Le coût de la fiscalité; notamment les taxes (exemples : TPS et à la taxe d’accise, TVA, TICPE, taxes pour le transport, taxes pour les municipalités, etc.) et autres charges;
  • La marge au détail qui est celle de la distribution, donc la différence entre le coût d’acquisition et le prix affiché à la pompe.

Cependant, pour éviter un déséquilibre entre les différentes régions, certaines législations ou pays compensent ce coût soit par une partie des taxes à percevoir sur les carburants ou par tout autre mécanisme; afin d’assurer l’harmonisation des prix sur le territoire national.

Le pactole que constituent les taxes sur le prix à la pompe

En dehors du prix du brut, les taxes et autres charges constituent la deuxième plus grande composante du prix à la pompe. Cependant il n’est pas rare que les taxes représentent jusqu’à 60% du prix à la pompe.

Tout compte fait, c’est en effet ce poste qui explique les différences de prix considérables qu’on peut constater entre différents pays ou juridictions. Même s’il y avait d’autres composantes spécifiques, elles seraient de moindres impacts que les taxes; dans la différence de prix.

Et il est possible de voir certaines structures de prix à la pompe où on taxe d’autres taxes. L’assiette fiscale sur le prix du carburant constituent une manne qui soit fait des merveilles, quand elle bien rétribuée et utilisée aux fins pour lesquelles elle est destinée; notamment le financement des infrastructures routières, le transport collectif et autres. Autrement elle est une boîte à pandore et un nid de miel pour la corruption.

Alors quand la corruption, le népotisme sont légion, cette manne est captée et devient un capharnaüm qui finit par canaliser la colère des consommateurs. C’est généralement dans ces cas d’espèce que la structure du prix à la pompe n’est pas publique, afin d’éviter de devoir rendre des comptes.

La nature a horreur du vide et encore plus en ce qui concerne l’État qui est un concentré d’intérêts. Il faut une vision qui impose l’imputabilité, la rigueur et l’anticipation, entre autres. Autrement ce sont les groupes d’intérêts et des individus qui s’accaparent de la richesse collective au détriment du bien être national.

Il y a évidemment des facteurs exogènes dans le prix du carburant qui sont dictés par la géopolitique mondial, malgré cela la fiscalité offre une relative flexibilité; à condition d’avoir une volonté politique.

Le contexte de l’augmentation généralisée des prix du panier de la ménagère impose une gestion de crise adéquate, afin d’amoindrir temporairement le fardeau pour les citoyens. Henri Leclerc dira que « la liberté et la dignité humaine doivent être effectives, et il ne sert à rien de dire que chacun doit vivre libre s’il n’a pas les moyens de vivre ».

Deux exemples de gestion transparente du prix à la pompe

L’illustration ci-dessous du prix à la pompe en France montre que les taxes (TICPE ex-TIPP et la TVA) et autres marges font entre 45 à 50 % du prix à la pompe. Et avec l’augmentation substantielle du prix du brut en 2022, il y a été décidé une mesure de contrôle du prix par l’entremise du jeu des taxes.

Ainsi depuis le 1er avril, une remise de 15C par litre est appliquée et compensée sur les taxes. Dans un cas pareil, certaines sources parlent de la réalisation de mesure de la dégressivité d’une taxe par l’estimation de l’élasticité-prix de la demande de carburant selon le niveau de vie, entre autres.

Un autre exemple est la structure du prix à la pompe au Québec (Canada). Ainsi le graphique ci-dessous nous démontre l’adaptation des différentes marges en 2013 et 2019 au Québec (Canada). Une autre démonstration que le composant endogène peut être utilisée comme levier pour accommoder les citoyens, dépendamment de la conjoncture économique.

Sources : Transition énergétique Québec, Régie de l’énergie et Statistique Canada.

Faisons désormais ce qu’il faut pour le bien du peuple!

 

 

Problème avec les produits carnés et halieutiques

Problème avec les produits carnés et halieutiques

Lors du conseil des ministres qui s’est tenu mercredi, le ministre de l’Agriculture a évoqué le déroulement de la campagne campagne agricole 2020 – 2021.

Selon le communiqué publié à l’issue des travaux, la campagne s’est soldée par un bilan alimentaire excédentaire avec un taux de couverture des besoins de 101 % pour les céréales, 160 % pour les tubercules et de 240 % pour les légumineuses. 

En revanche, il y a un déficit pour les produits carnés (viandes et abats) et halieutiques dont les taux de couverture sont estimés respectivement à 60 % et 34%. 

Togo : la production cotonnière enregistre une baisse annuelle de 43%

Togo : la production cotonnière enregistre une baisse annuelle de 43%

COTON

Au Togo, la production cotonnière de la campagne 2020-2021 se chiffre à 66.000 tonnes de coton graine contre 117.000 tonnes pour la campagne précédente, en baisse annuelle de 43%. Ce déficit est dû, entre autres, aux aléas climatiques, à la mauvaise qualité des semences et aux effets de la pandémie de la Covid-19, selon le rapport de la campagne considérée cité par l’Agence togolaise de presse.

Le pays avait pourtant annoncé, au début de la crise sanitaire, un « Plan de riposte agricole Covid-19 » destiné à appuyer le secteur agricole face aux impacts du virus, avec un objectif d’atteindre une production de 225.000 tonnes pour le coton au terme de la campagne.

A noter que cette campagne a également été marquée par l’acquisition de 51% des parts de la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT) par le groupe singapourien Olam qui a déboursé un montant de 22 milliards de F CFA (environ 41 millions USD) pour l’opération. Une cession qui, selon l’Etat, a pour objectif de doubler les rendements notamment en exploitant la carte de fertilité des sols, de moderniser l’outil industriel sur toute la chaîne de la production à la transformation, et de développer la marque « coton made in Togo » afin de jouir d’un différentiel de prix par rapport à la qualité.

En rappel, la production avait déjà baissé de plus de 15%, passant de 137.000 tonnes au titre de la campagne 2018-2019, aux 117.000 tonnes de la campagne 2019-2020.