DIMA Massaoudou

DIMA Massaoudou

Né au Ghana de parents togolais, âgé de 42 ans, marié et père de 4 enfants, Dima Massaoudou a été arbitrairement arrêté dans l’Affaire « Tigre Révolution » le 3 décembre 2019.

Revenu du Nigeria à Sokodé, dans la Région centrale du Togo, suite à un appel téléphonique lui ayant annoncé la gravité de la dégradation de la santé de sa mère, alors dans un état critique, il revenait d’une visite à celle-ci lorsqu’il rencontre sur son chemin des agents de la force publique en tenue noire qui le font descendre de la moto-taxi (zemidjan) le transportant puis, se saisissent de lui, l’enlèvent et le jettent dans leur véhicule qui prend la direction de la Gendarmerie du quartier Kédia.

Arrivés sur place, les agents sortent une photo et lui demandent s’il reconnait celui qui est sur cette image. Il leur répond qu’il ne connait pas la personne en question.

Ils le forcent alors à se déshabiller et lui me demandent où se trouvent les armes ? Etonné, il leur répond qu’il vient de rentrer fraîchement du Nigeria pour voir sa mère malade donc il ne sait pas de quelles armes ils parlent. A peine a-t-il fini de donner cette réponse que les gendarmes se mettent à le frapper, à le gifler, à le tabasser à coups de bâtons et cordelettes avant de le mettre sous un robinet d’où ils l’arrosent copieusement d’eau. Puis, ils continuent à lui infliger longuement des tortures et autres traitements cruels, inhumains et dégradants jusqu’à ce que, perdant tous ses repères, il ne finisse par s’évanouir.

A son réveil, on le conduit à son domicile pour une fouille générale de sa chambre où rien n’a été trouvé de compromettant. Mais, comme il parlait le Yorouba avec sa femme lors de cette perquisition, les gendarmes trouvent là un prétexte pour les accuser aussitôt d’être des djihadistes venus troubler l’ordre public au pays, ce qui est naturellement archi faux.

Après avoir passé 3 jours de détention à la Gendarmerie Kédia de Sokodé, il est transféré à Lomé, au Camp GIPN d’Agoè-Logopé dont le Commandant, après avoir constaté qu’il portait sur son corps toutes ces marques de blessures résultant de tortures, a fait appel à une infirmière pour lui donner les premiers soins et quelques médicaments.

Au terme de 8 jours de détention au Camp GIPN, il est conduit au Service d’identification de la Sûreté nationale où il est soumis à une prise d’empreintes digitales, de taille et de photos avant qu’il ne soit conduit à la DPJ où, détenu jusqu’au lendemain, il est ensuite conduit au Palais de Justice de Lomé pour être présenté au Procureur de la République puis au Juge d’instruction qui, tous deux, lui demandent s’il reconnait les faits qui lui sont reprochés. Bien qu’il leur ait clairement répondu : « Non je ne reconnais absolument pas les faits », ces derniers décident de le placer sous mandat de dépôt à la Prison civile de Lomé au motif de poursuivre les enquêtes à son sujet.

Après 6 mois de détention à la Prison civile de Lomé, il est transféré à l’ancienne Direction de la Gendarmerie nationale togolaise, en face de la BIDC et de la BOAD. Là, enfermé dans une mini villa avec 72 autres détenus qui vivent continuellement dans le noir, sans avoir de contact avec l’espace extérieur et sans voir le soleil au quotidien, ils ne sont autorisés à sortir dans la cour de la maison qu’en cas de maladie pour être conduits à l’infirmerie ou à l’Hôpital.

Parce qu’il a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants tout au long de son arrestation et de ses presque 2 ans de détention comme les 76 autres prisonniers politiques détenus dans la rocambolesque Affaire « Tigre Révolution », DIMA Massaoudou, qui souffre actuellement d’une hernie inguinale, doit être libéré immédiatement et sans condition pour aller mieux se faire soigner hors du milieu carcéral et comme le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais.