DJOKOTO Komlan Victor

DJOKOTO Komlan Victor

Né le 21 juillet 1992 à Notsé (Préfecture du Haho), célibataire et père d’un enfant, DJOKOTO Komlan Victor a été arrêté le 6 décembre 2019, vers 18H, dans les environs du sous-pont d’Agoê-Zongo.

Il est en train d’installer les chaussures qu’il vend le soir quand des éléments en civil sont venus l’arrêter et le menottent avant de le jeter dans leur voiture qui prend la direction du Camp GIPN d’Agoè-Logopé.

Arrivé, toujours menotté au Camp, on le jette dans une salle où 4 agents s’introduisent, viennent s’assoir devant lui et lui posent la question suivante : « C’est qui Maouli ? » Il leur répond : « C’est bien moi ! » Puis, ils ajoutent que s’il leur dit la vérité, on va le libérer mais s’il refuse, il va mourir ici.

Ils lui demandent ensuite : « Où se trouvent les armes ? » Etonné, il leur retourne la question en leur demandant  « De quelles armes parlez-vous ? » Aussitôt, pleuvent sur lui des gifles, des bastonnades à coups de cordelettes, des coups de bâtons sur la plante des pieds (plat du pied), ses tortionnaires insistant sur leur demande qu’il leur dise toute la vérité sur ce qu’il en sait. Malgré les coups et les douleurs, lui ne fléchit pas, sa réponse restant toujours la même : « Je suis innocent de tout ce que vous me demandez-là ! ».

Ce calvaire dure pendant les 5 jours qu’il passe au Camp GIPN sans recevoir de visite des membres de sa famille, sans qu’on ne l’autorise à maintenir un minimum d’hygiène corporelle à savoir sans se brosser les dents, ni prendre une quelconque douche. Quant à son alimentation, il ne mangeait qu’une seule fois par jour et par ses propres moyens.

Au terme de ces 5 affreuses journées, il est ensuite conduit à la Direction de la police judiciaire (DPJ), à côté du monument de la Colombe de la Paix pour une prise de photo d’identité judiciaire suite à laquelle on le conduit au Palais de justice de Lomé où il est présenté au Procureur de la République et, ensuite, au juge d’instruction de première instance. A leur tour, ils lui demandent s’il reconnait les faits qui lui sont reprochés, ce à quoi il répond : « Non, je ne reconnais absolument pas les faits ». Malgré cela, ils décident de l’inculper et de le déposer à la Prison civile de Lomé.

8 mois après, DJOKOTO Komlan Victor est transféré à l’ancienne Direction de la Gendarmerie nationale togolaise, en face de la BIDC et de la BOAD où, enfermé dans une mini villa avec 72 autres détenus qui vivent continuellement dans le noir, sans avoir de contact avec l’espace extérieur et sans voir le soleil au quotidien, ils ne sont autorisés à sortir dans la cour de la maison qu’en cas de maladie pour être conduits à l’infirmerie ou à l’Hôpital.

Souffrant actuellement de maux d’yeux et de douleurs dans tout l’organisme consécutives aux tortures et mauvais traitements qu’il a subis au Camp GIPN d’Agoè-Logopé, DJOKOTO Komlan Victor est détenu depuis bientôt 2 ans sans jugement et sans avoir reçu une quelconque visite d’un membre de sa famille, comme la plupart des prisonniers politiques détenus dans cette rocambolesque Affaire « Tigre Révolution ».

Parce qu’il a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants tout au long de son arrestation et de sa détention comme les 76 autres prisonniers politiques détenus dans cette affaire, DJOKOTO Komlan Victor doit être libéré immédiatement et sans condition comme le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais.