KONGOYOU Roufaï dit One day - Coditogo

KONGOYOU Roufaï dit One day

KONGOYOU Roufaï dit One day

Né le 4 mars 1954 à Kara, marié et père de 10 enfants, KONGOYOU Roufaï surnommé One day est vulcanisateur de profession, exerçant son métier à Yalinvo, une localité de la Préfecture de Tchaoudjo.

Il est dans son atelier le dimanche 1er décembre 2019 lorsque, aux environs de 10H, un convoi de 4 voitures dont deux camions de marque Mercedes Benz servant au transport de troupes, arrivent aux abords de son lieu de travail à côté duquel tous se garent. Il en descend des agents qui, ayant sa carte d’électeur en main, ont pu le reconnaître puisque l’un parmi eux disait : « C’est lui prenez le ! ». Et, immédiatement, d’autres agents descendent de leurs voitures pour se jeter sur lui, le malmènent, et le conduisent à son domicile pour une fouille méthodique. Au terme de la fouille, ils se saisissent de sa sonorisation qui comprend les appareils suivants : 2 amplis, 2 tables de mixage, 2 baffles, 1 micro FM, 1 PC, ainsi que d’un ensemble survêtement aux couleurs du PNP, d’un tricot, et de 3 téléphones portables.

De Yalinvo, il est conduit à Sotouboua où on lui fait passer la nuit dans un commissariat près du marché.

Le deuxième jour, un lundi, un autre homme, arrêté et menotté est amené au Commissariat et, ensemble avec lui, ils sont conduits jusqu’à Lomé, au Camp GIPN où on les détient 4 jours durant en ne leur donnant à manger qu’une seule fois par jour.

Le 4e jour, il est conduit au Service d’identification de la Sûreté nationale pour prise de photos et mesure de taille. Après quoi, il est présenté au Procureur de la République qui lui pose la question de savoir s’il connait le surnommé TIGER, question à laquelle il répond : «  Non, je ne le connais pas ».

Puis, vient la deuxième question par laquelle il lui est demandé s’il était sorti dans la nuit du 22 au 23 novembre 2019 ? Ce à quoi il répond : « Moi, je suis à Yalinvo, je ne connais rien de la date du 23 novembre à Lomé ».

Après avoir été ainsi auditionné par le Procureur de la République, il est conduit au juge d’instruction du premier cabinet qui lui réitère les mêmes questions et, après qu’il lui ait également répondu : « Non ! », ce dernier ordonne qu’il soit déféré et placé sous mandat de dépôt à la Prison civile de Lomé en attendant la poursuite des investigations.

Détenu à la Prison civile de Lomé depuis le 6 décembre 2019, soit bientôt 2 ans, KONGOYOU Roufaï n’y a reçu aucune visite de membres de sa famille et, après quelques mois passés dans cette prison, a été transféré à l’ancienne Direction de la Gendarmerie nationale togolaise, en face de la BIDC et de la BOAD. Là, enfermé dans une mini villa avec 72 autres détenus qui vivent continuellement dans le noir, sans avoir de contact avec l’espace extérieur et sans voir le soleil au quotidien, ils ne sont autorisés à sortir dans la cour de la maison qu’en cas de maladie pour être conduits à l’infirmerie ou à l’Hôpital.

Quant à lui tout particulièrement, malgré son grand âge (il est actuellement âgé de 67 ans), on ne fait preuve d’aucune pitié à son endroit, bien qu’il soit innocent de toutes les charges au nom desquelles il est arbitrairement détenu dans cette rocambolesque Affaire « Tigre Révolution ».

Parce qu’il a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants tout au long de son arrestation et de sa détention comme les 76 autres prisonniers politiques détenus dans cette affaire, KONGOYOU Roufaï doit être libéré immédiatement et sans condition comme le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais.