OUATTARA Abdoul-Fadel dit Prince Fadel - Coditogo

OUATTARA Abdoul-Fadel dit Prince Fadel

OUATTARA Abdoul-Fadel dit Prince Fadel

Artiste engagé de la chanson togolaise, né le 12 mai 1994, OUATTARA Abdoul-Fadel dit Prince Fadel est marié et père de 4 enfants dont une, décédée des suites des violences exercées sur sa mère le 17 octobre 2017, alors qu’elle portait encore sa grossesse. Ce jour-là, lendemain de l’arrestation de l’Imam Hassan Molah à Sokodé, un vent de révolte se soulève tant dans cette ville qu’à Lomé où il dégénère en insurrection spontanée pour exiger sa libération immédiate. Contre cette protestation spontanée est déchaînée une terrible répression avec l’envoi de troupes militaires pour disperser les manifestants, occasionnant plusieurs victimes innocentes, morts par balles. C’est alors que cette brutale répression fait rage à Lomé, au quartier Agoè  où ils habitent que, sur le chemin de retour à son domicile dans la nuit tardive, à la fin de sa journée de travail à leur boutique qui n’est pas loin de leur maison, la femme de OUATTARA Abdoul-Fadel tombe par inadvertance dans les échauffourées en cours et, subitement encerclée par des militaires, est tellement sauvagement tabassée par eux, y compris sur le ventre qui porte sa grossesse, qu’il lui en résulte de graves complications obstétricales. Lorsqu’elle accouche d’une fille, c’est une enfant, constamment malade des coups qui avaient préalablement déréglé son fœtus en cours l’évolution, à laquelle on est obligé d’administrer traitements sur traitements jusqu’à ce que mort s’ensuive finalement alors qu’elle n’était encore qu’un bébé.

Quant à son dernier fils, il ne l’a jamais vu depuis sa naissance puisqu’il est né alors qu’il a déjà été arbitrairement arrêté et emprisonné dans l’Affaire « Tigre révolution », depuis le 25 novembre 2019, sous la double fallacieuse accusation, d’avoir participé, d’une part, à une marche de l’opposition togolaise dans la nuit du 22 au 23 novembre, ce qu’il n’a jamais cessé de nier catégoriquement. D’autre part, d’avoir participé aux réunions du Groupe Tigre Révolution, ce qu’il n’a jamais cessé de nier tout aussi catégoriquement.

Voici les faits.

Tôt dans la matinée de cette journée du 25 novembre 2019, OUATTARA Abdoul-Fadel, de son nom d’artiste « Prince Fadel », venait de faire le lancement de sa nouvelle chanson titrée «Trop c’est trop, Faure doit partir ».

De retour de cet événement, alors qu’il est assis dans la boutique de sa femme il aperçoit, aux environs de 11 heures, des éléments en civil lourdement armés venir à lui et lui retirer son téléphone portable avant de se saisir de lui et de le menotter dans le dos, devant sa belle-fille et son enfant.

Puis ils le jettent dans leur véhicule et le conduisent à son domicile où ils procèdent à une fouille générale de sa chambre sans rien y trouver de compromettant mais surtout sans rien lui dire sur les causes de ces agissements et sans lui présenter un quelconque mandat.

A la suite de quoi, enlevé, il est à nouveau embarqué dans le véhicule de ces personnes lourdement armées qui le conduisent jusqu’au Camp GP où il est sérieusement torturé, frappé à coups de cordelettes et de manche de houe qui ont servi à le bastonner sur la plante des pieds, le tout suivi de gifles retentissantes que les gendarmes appellent dans leur jargon «micro».

Puis, on le menace d’un pistolet pointé sur la tête en lui demandant de « Dire la vérité » sur le Groupe « Tiger Revolution » sinon on lui loge une balle dans la tête.

Il répond qu’il ne connait pas ce Tiger et qu’eux, artistes du peuple informés sur ses agissements, ont d’ailleurs en projet de réaliser des audios à diffuser sur les plateformes internet pour le dénoncer.

A la question qui lui est posée de savoir pourquoi il va chanter aux réunions du PNP, il répond simplement : « Hummmm !!! »

On lui demande ensuite où se trouve son ami Jah Slave Traoré, artiste chanteur comme lui, avec qui il va dans les villages et villes du Togo faire des sensibilisations politiques ? Ce à quoi il répond que bien qu’il soit souvent avec lui, il ne connaît pas là où il habite actuellement. Une réponse qui met tellement en colère les gendarmes qu’ils lui infligent une nouvelle séance de coups, tortures et autres traitements cruels, inhumains et dégradants.

Durant la totalité des 9 jours de détention préventive qu’il passe au Camp GP, il a n’a cessé de subir ces mêmes tortures et autres traitements cruels, inhumains et dégradants parce qu’il a refusé d’accepter de mentir en acceptant les propositions de collaboration qu’on n’a jamais cessé de lui faire et contre lesquelles on promettait de le libérer.

Pendant tout ce temps où toute visite d’un membre de sa famille lui est interdite, il n’a pu manger qu’une seule fois par jour grâce à la compassion d’un codétenu qui partageait sa nourriture avec lui parce qu’il n’avait même pas un sou sur lui au moment où il a été arrêté. Durant toute cette période également, il n’a pas eu le droit de se doucher, ni de se brosser les dents, bien qu’étant enfermés à une vingtaine de détenus dans une cellule éclairée par deux petites fenêtres.

Devant la presse nationale et internationale, on a orchestré un montage par lequel on a tenté de le forcer à collaborer en faisant des déclarations mensongères par lesquelles il se présenterait comme un membre du groupe Tiger Revolution. Ce qu’il a refusé et nié devant les journalistes qui l’ont interviewé comme on peut le voir sur la vidéo postée sur son compte YouTube « Prince Fadel ».

Pour avoir refusé de cautionner ce montage, c’est à des menaces de mort et d’emprisonnement à vie auxquels il a eu droit le lendemain matin de la part du Commandant lui-même, au retour au Camp où il était détenu.

Quelques heures après ces menaces, on le fait comparaître devant le Procureur de la République puis chez le juge d’instruction de la première instance qui lui demande s’il reconnait les faits qui lui sont reprochés. Bien qu’ayant répondu : « Non, absolument pas ! », celui-ci décide de le placer sous mandat de dépôt à la Prison civile de Lomé, cette nuit du 5 au 6 décembre 2019.

Transféré 8 mois plus tard à l’ancienne Direction de la Gendarmerie nationale pour cause de pandémie Covid-19, il est à nouveau ramené dernièrement à la Prison civile de Lomé du fait de la grave dégradation de son état de santé. En effet, il souffre de maux à la colonne vertébrale et au cœur ainsi que de douleurs corporelles consécutives aux tortures qu’il a subies, mais surtout de problèmes d’yeux qui l’obligent à rester dans sa cellule sans pouvoir sortir dans la cour commune où la lumière naturelle l’éblouit, étant resté trop longtemps dans l’obscurité à l’ancienne direction de la Gendarmerie nationale.

Détenu depuis bientôt 2 ans, il ne reçoit aucune visite de sa famille et donc, n’a jamais pu voir l’enfant dont sa femme était enceinte au moment de son arrestation et qu’elle allaite actuellement après lui avoir donné naissance alors qu’il était déjà détenu.

Parce qu’il a été sauvagement torturé et a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants tout au long de sa détention OUATTARA Abdoul-Fadel dit Prince Fadel doit être libéré immédiatement et sans condition comme le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais, d’autant plus qu’il a besoin d’aller se faire soigner hors du milieu carcéral.