OURO-GNAOU Alikou

 OURO-GNAOU Alikou

Arbitrairement arrêté le 26 janvier 2020 dans l’affaire « Tigre Révolution », soit seulement 9 jours après la naissance de son premier fils, OURO-GNAOU Youssouf, le père, OURO-GNAOU Alikou, a d’abord été détenu au Camp GIPN d’Agoè-Logopé où il a été sauvagement torturé avant de tomber gravement malade suite aux traitements cruels, inhumains et dégradants qu’il avait subis au Camp GIPN. Hospitalisé au Cabanon du CHU-Sylvanus OLYMPIO, il a été transféré, après sa guérison, à la Prison civile de Lomé où il est encore actuellement détenu sans jugement ni condamnation depuis bientôt 2 ans.

Alors qu’il est en détention, il apprend le décès de son fils, OURO-GNAOU Youssouf, né le 17 janvier 2020, donc seulement âgé de 19 mois et 7 jours, des suites d’une courte maladie, vraisemblablement une infection qui s’est rapidement généralisée à tout l’organisme du jeune enfant, dans la nuit du vendredi 3 septembre 2021.

Ces derniers jours, l’enfant, que son père n’a plus eu l’occasion de revoir depuis son arrestation et sa détention, est tombé gravement malade et sa mère, en détresse, s’est empressée de faire appel à ses parents dans les environs de Kétao pour qu’ils l’assistent.

Alerté sur l’aggravation de l’état de santé de l’enfant, le Comité pour la libération de tous les prisonniers politiques du Togo a pris les dispositions pour qu’il soit conduit à l’Hôpital de Kara pour une prise en charge rapide et efficiente de sa maladie, la famille se trouvant dans le dénuement le plus total. Ce processus est en cours lorsque, le samedi 4 septembre 2021, le décès de l’enfant est annoncé, des suites d’un mal foudroyant qui l’a emporté avant qu’on ne puisse lui venir en aide.

Voilà les conséquences dramatiques auxquelles conduit l’arrestation arbitraire, pour des raisons infondées car exclusivement politiques, d’innocents citoyens qui n’ont commis aucun crime, ni vol, ni acte délictueux quelconque. Honnêtes citoyens vivant de leurs petits métiers, ils s’en trouvent subitement démunis du fait de l’aveuglement d’un régime antidémocratique à se maintenir en place en les faisant arrêter et emprisonner à tort et à travers, privant ainsi leurs familles de leurs élémentaires moyens de subsistance.

Après les morts successives, des suites des tortures et autres traitements cruels, inhumains et dégradants qui leur ont été infligés en détention de Mourane TAIROU, mort en détention le 6 octobre 2020 ; Alassani ISSAKA, mort en détention en octobre 2020 ; Saïbou MOUSSA, mort en détention en octobre 2020 ; Seybou ALILOU, mort en détention en octobre 2020 ; Djalilou SOULEMANE, mort en détention en octobre 2020 ; YAKOUBOU Abdoul-Moutawakilou, mort au CHU-Tokoin des suites de ses conditions de détention le 26 août 2021, le Comité pour la libération de tous les prisonniers politiques du Togo tient les autorités togolaises pour responsables de la mort de l’enfant OURO-GNAOU Youssouf, fils de OURO-GNAOU Alikou qu’ils ont arbitrairement arrêté et maintiennent illégalement en détention depuis bientôt 2 ans.

Le Comité constate qu’avec la disparition de cet innocent enfant, c’est une double peine que ces autorités togolaises viennent d’infliger à OURO-GNAOU Alikou qui ne mérite pas qu’un tel acharnement diabolique puisse ainsi le poursuivre.