SEBABE Esso Baba-Daro

SEBABE Esso Baba-Daro

Né le 21 mars 1983 à Sokodé, marié et père de 3 enfants, revendeur de fournitures scolaires au Marché d’Agoè-Assiyéyé, SEBABE Esso Baba-Daro a été arbitrairement arrêté dans l’Affaire Tigre Révolution le 30 novembre 2019 aux environs de 17H 30.

C’est lorsqu’il est venu prendre sa moto à la fin de sa journée de travail pour rentrer à son domicile que, soudain, des éléments en civil fondent sur lui, le font descendre de sa moto, le menottent et le jettent dans leur voiture.

Surpris par cet enlèvement, il leur demande ce qu’il a fait pour qu’il soit ainsi arrêté mais ne reçoit aucune réponse.

Lorsqu’il démarre le véhicule à bord duquel il le transporte, le chauffeur dit à ses acolytes de ne pas le toucher jusqu’à leur arrivée au Camp GP. Après plusieurs transferts de voiture en voiture, ils arrivent enfin au dit Camp et est conduit dans une salle d’interrogatoire où on lui pose, tout de go, la question de savoir s’il reconnait les lieux ? Après qu’il ait répondu : « Non » à cette première question, une deuxième s’enchaîne par laquelle on lui demande de dire qui est Tiger ? Ce à quoi il répond qu’il ne le connait pas.

La question suivante qui lui est posée cherche à savoir si, dans la nuit du 22 au 23 novembre 2019, il est sorti pour manifester contre les soldats. Il répond : « Non ! », et on s’empresse alors de lui demander : « Si c’est non, alors cette nuit tu étais où ? » Et il répond que cette nuit-là, il y avait une veillée à sa devanture et c’est là où il était.

Au lendemain de ce premier interrogatoire, il est conduit chez lui pour une fouille générale de sa chambre mais rien n’a été retrouvé comme objet pouvant servir à commettre des actes de violence. C’est en route qu’ils lui demandent s’il sort pour participer aux manifestations organisées par le PNP et la C14 ? Il leur répond : oui, oui, oui, qu’effectivement il y va chaque fois que l’appel est lancé.

On lui demande s’il a l’habit à l’effigie du PNP ? Après qu’il ait répondu : « Non », on lui demande alors quel habit il porte et il répond : « C’est le rouge » (la couleur du PNP).

Est-ce qu’il a une carte de membre du PNP, lui demande-t-on ensuite, ce à quoi il répond : « Oui, j’ai une carte de membre du PNP », car ils avaient effectivement retrouvé lors de la fouille de sa chambre cette carte qu’ils ont prise en plus de sa carte consulaire délivrée par l’Ambassade du Togo au Gabon, son passeport puis la carte grise de sa moto.

Pendant les 7 jours qu’il a passés au Camp GP, il n’avait pas droit à la visite des membres de sa famille, ni à entretenir le minimum d’hygiène corporelle c’est-à-dire se brosser les dents, ni faire sa toilette et, pour son alimentation, ne mangeait qu’une seule fois par jour et par ses propres moyens.

Présenté à la presse nationale et internationale avec d’autres de ses codétenus, ce sont des effets bizarres qui ont été présentés devant eux comme leur ayant appartenu alors qu’ils ne savaient même pas où ils ont trouvé tout cela pour le leur coller. C’est à cette occasion qu’après l’interview de l’artiste Prince Fadel, ils ont été retournés au Camp, puisque l’artiste en question a refusé de collaborer à leur projet de montage contre eux et, là, cet artiste a été une fois encore sévèrement punis par les éléments du camp.

Ce n’est que le lendemain qu’il a été conduit au Palais de justice où il a été présenté au Procureur de la République et, ensuite, au Juge d’instruction qui, tous deux, lui ont demandé s’il reconnait les faits qui lui sont reprochés. Ce à quoi il leur répond : « Non ! » C’est alors que ce dernier a décidé de le mettre sous mandat de dépôt à la Prison civile de Lomé où il a fait 8 mois avant d’être transféré à la Gendarmerie Nationale en face de la BIDC et de la BOAD.

Là, toujours enfermé dans les chambres d’une mini villa avec 72 autres détenus qui vivent continuellement dans le noir, sans avoir de contact avec l’espace extérieur et sans voir le soleil au quotidien, ils ne sont autorisés à sortir dans la cour de la maison qu’en cas de maladie pour être conduits à l’infirmerie ou à l’Hôpital.

Détenu sous ce régime depuis bientôt 2 ans, sans recevoir de visite de sa famille, il souffre actuellement d’un mal à la hanche, de maux d’yeux, des articulations et de douleurs dans tout le corps.

Parce qu’il a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants tout au long de son arrestation et de sa détention comme les 76 autres prisonniers politiques de l’Affaire « Tigre Révolution », SEBABE Esso Baba-Daro doit être libéré immédiatement et sans condition comme le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais