SEKOU Kossi

Né en 1988 à Amou-Oblo (Préfecture d’Amlamé), père de 3 enfants, marié à 2 femmes, SEKOU Kossi a été arbitrairement arrêté à son domicile dans l’Affaire « Tigre Révolution » le 11 décembre 2019.

Ce jour-là, juste après la prière de l’aube à 5H, il est retourné au lit et était déjà dans un sommeil profond lorsque, soudain, il voit sa porte défoncée et surgir sur lui des agents lourdement armés en civil qui se mettent à le tabasser et, brusquement, le menotter dans le dos. Il est ensuite cagoulé alors qu’il saignait de tout son corps, enlevé puis embarqué.

On le promène ensuite par plusieurs rues qu’il ne peut identifier car étant cagoulé et, alors qu’il était incommodé par le sang qui continuait à couler de son nez, il a finalement dû supplier ses kidnappeurs de lui descendre la cagoule pour qu’il puisse s’essuyer.

Puis, il se met à crier en appelant en Kotokoli son Dieu à lui venir en aide et c’est alors que l’un de ses kidnappeurs lui demande s’il est Kotokoli. Après qu’il lui ait répondu : « Oui », celui-ci lui dit que lorsque leur chef viendrait à l’interroger qu’il lui dise toute la vérité car, juste après, il sera libéré.

Finalement conduit au Camp GIPN, toujours menotté dans le dos, la première question qui lui est posée est celle-ci : « Dis-nous, c’est qui Taïger ? » Après qu’il ait répondu qu’il ne le connait pas, il voit alors les agents passer à une séance de passage à tabac en règle en déchaînant sur lui une pluie de gifles, de coups sur les plats de la plante des pieds. Puis, on le jette dans une cellule, menotté en le serrant si fort  que le sang n’arrivait plus à circuler correctement dans ses veines, cela, alors qu’il souffrait d’hématie. Ce n’est que le lendemain qu’il est ramené chez lui pour une fouille générale de sa chambre mais rien n’y a été trouvé de compromettant.

Pendant les 7 jours qu’il passe entre les mains des agents du Camp, il n’est pas autorisé à recevoir de visite des membres de sa famille, ni de se brosser les dents, ni de faire sa toilette, et il ne mangeait qu’une seule fois par jour.

Au cours de cette période, tétanisé par la douleur de ses membres entravés par les menottes, il ne cessait de crier tellement de douleur que, finalement, le chef a demandé qu’on le démenotte.

Au 7e jour de sa détention, il est conduit au service d’identification judiciaire de la Sûreté nationale pour une prise de photo, avant d’être conduit chez le Procureur de la République et ensuite chez le Juge d’instruction de la première instance qui lui demande s’il reconnait les faits qui lui sont reprochés, ce à quoi il répond non qu’il ne les reconnait absolument pas. C’est alors qu’il a décidé de le déposer à la Prison civile de Lomé où il passe 6 mois d’une vie vraiment très pénible du fait que c’est un centre surpeuplé.

Après les 6 mois de détention dans cette prison, très tôt un matin, il est transféré à l’ancienne Direction de la Gendarmerie nationale togolaise, en face de la BIDC et de la BOAD où, enfermé dans une mini villa avec 72 autres détenus qui vivent continuellement dans le noir, sans avoir de contact avec l’espace extérieur et sans voir le soleil au quotidien, ils ne sont autorisés à sortir dans la cour de la maison qu’en cas de maladie pour être conduits à l’infirmerie ou à l’Hôpital.

Souffrant actuellement de maux d’yeux et de douleurs aux articulations et dans tout le corps consécutifs aux tortures et mauvais traitements qu’il a subis au Camp GIPN d’Agoè-Logopé, SEKOU Kossi est détenu depuis bientôt 2 ans sans jugement et sans avoir reçu une quelconque visite d’un membre de sa famille, comme la plupart des prisonniers politiques détenus dans cette rocambolesque Affaire « Tigre Révolution ».

Parce qu’il a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants tout au long de son arrestation et de sa détention comme les 76 autres prisonniers politiques détenus dans cette affaire, SEKOU Kossi doit être libéré immédiatement et sans condition comme le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais.