SIDI-TOURE Abdoulaye

SIDI-TOURE Abdoulaye

Né en 1974 à Blitta et chauffeur de profession, SIDI-TOURE Abdoulaye est dans la boutique de sa femme le 7 décembre 2019 lorsque, aux environs de 23H, 6 agents en tenue civile y débarquent.

Subitement, ils braquent sur lui leurs fusils et se mettent à lui donner des gifles, à lui asséner des coups de crosse de fusils, puis ils se saisissent de lui, le jettent au sol où ils le menottent puis l’enlèvent en le jetant dans une voiture d’immatriculation personnelle avec laquelle ils prennent la direction du Camp GIPN d’Agoè-Logopé.

En cours de route, on continue à le frapper et à lui faire subir des traitements cruels, inhumains et dégradants.

Arrivés au camp, ils lui posent la question de savoir s’il connait le dénommé TIGER et il répond par la négative, précisant qu’il n’a jamais entendu ce nom-là.

La question suivante est de savoir s’il participait aux marches de la C14, ce à quoi il répond toujours : « Non ! »

C’est alors que le commandant ordonne à ses subordonnés qu’il soit maltraité pour qu’il « dise la vérité ».

Malgré toutes les fessées qu’il reçoit, tous les coups qu’on lui inflige sur la plante et la pointe des pieds, il n’a pas renoncé à sa réponse qui est toujours : « Non ! ». Ils l’ont gardé ainsi pendant 17 jours, ne lui donnant à manger qu’une seule fois par jour et ne lui permettant de faire ses besoins naturels que tous les 2 jours.

Le 17e jour, il est conduit au service d’identification de la Sûreté nationale et, après, il est présenté au juge d’instruction du premier cabinet qui lui demande à son tour s’il reconnait les faits qui lui sont reprochés, ce à quoi il répond : « Non ! ». Le juge lui demande encore s’il est marié ce à quoi il répond par l’affirmative en précisant qu’il est père de 6 enfants dont 3 filles et 3 garçons. Il lui déclare alors qu’il va le garder en prison pour un temps ce à quoi il procède en signant une décision de mise sous mandat de dépôt à la Prison civile de Lomé.

Alors qu’il est en détention préventive dans cette Prison, un beau matin, environ 6 mois après, précisément le 14 juin 2020, on le transfère à la Gendarmerie nationale en face de la BIDC et de la BOAD.

Là, toujours enfermé dans les chambres d’une mini villa avec 72 autres détenus qui vivent continuellement dans le noir, sans avoir de contact avec l’espace extérieur et sans voir le soleil au quotidien, ils ne sont autorisés à sortir dans la cour de la maison qu’en cas de maladie pour être conduits à l’infirmerie ou à l’Hôpital.

Parce qu’il a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants tout au long de son arrestation et de sa détention carcérale qui dure depuis bientôt 2 ans comme les 76 autres prisonniers politiques de l’Affaire « Tigre Révolution », SIDI-TOURE Abdoulaye doit être libéré immédiatement et sans condition comme le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais.