Né en 1990, revendeur, marié à 2 femmes et père de trois enfants, domicilié au quartier Adétikopé, TCHAWISSI Rafiou a été arbitrairement arrêté dans l’Affaire « Tigre Révolution », le 24 novembre 2019, vers 14H, après avoir été piégé par un appel lui demandant d’aller à la rencontre d’un ami devant passer par son quartier.

C’est à l’arrivée à ce lieu de rencontre qu’ils voient venir à eux des personnes en civil qui les encerclent, se saisissent d’eux, les menottent puis les jettent dans leur véhicule pour les conduire à son domicile qu’ils soumettent à une fouille générale sans rien y trouver qui puisse le compromettre.

Ensuite cagoulé, il est conduit, ainsi que son ami, par des voies détournées jusqu’à un endroit inconnu où on les séquestre pendant plusieurs jours avant qu’il ne se rende compte qu’il est dans les locaux du SCRIC où on les soumet à des interrogatoires musclés.

Il lui est notamment demandé qui sont ceux qu’il connait au PNP et de citer leurs noms. N’ayant pas pu citer de noms, il est soumis à des bastonnades, des roulades au sol au terme desquels on verse de l’eau sur lui tout en le frappant sans cesse. Difficilement, il arrivait à trouver à manger pendant les 2 mois qu’il a passés au SCRIC sous les tortures et autres traitements cruels, inhumains et dégradants.

C’est après cela que, le 3 février 2020, il est présenté au juge d’instruction qui l’inculpe et le défère à Prison civile de Lomé.

De là, il est à nouveau transféré dans les locaux de l’ancienne Direction générale de la Gendarmerie nationale togolaise, en face de la BIDC et de la BOAD où depuis au total bientôt 2 ans, il est actuellement détenu et où, enfermé dans une mini villa avec 72 autres détenus vivant continuellement dans le noir, sans voir le soleil au quotidien, ils ne sont autorisés à sortir dans la cour de la maison qu’en cas de maladie lorsqu’ils sont conduits à l’infirmerie ou à l’Hôpital.

Non autorisé à voir sa famille, ses femmes et ses enfants au motif que la pandémie du COVID 19 fait rage, TCHAWISSI Rafiou est tombé malade depuis lors, souffrant de maux d’yeux et de traumatismes dans certaines parties de son corps du fait des tortures et mauvais traitements qu’il a subis en détention. C’est sous ce régime, qui est une autre forme notoire de torture venant s’ajouter aux mauvais traitements qui lui ont été infligés lors de sa détention antérieure au SCRIC, qu’il vit depuis lors.

Parce qu’il a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants tout au long de son arrestation et de sa détention comme les 76 autres prisonniers politiques de l’Affaire « Tigre Révolution », TCHAWISSI Rafiou doit être libéré immédiatement et sans condition comme le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais.

Détenu dans les locaux de l’ancienne direction générale de la gendarmerie nationale togolaise, en face de la BIDC.