Ce sujet a été présenté en conférence à l’assemblée générale de CODITOGO à Freiburg, Allemagne le 6 août 2022

Montréal, 1er septembre 2022

 Par Joseph Atounouvi 

Nobert zongo disait que « personne n’a un avenir dans un pays qui n’en a pas ».

C’est dans cette optique que les Pères fondateurs du Togo indépendant s’étaient attelés à la construction d’une nation prospère. Ils étaient donc conscients que le développement doit être une quête jalonnée de défis multiples.

Des décisions fortes et visionnaires ont été prises, notamment :

  • Refus (Sylvanus Olympio) de signer le pacte colonisation et paiement de la dette coloniale exigée en contrepartie; qui pourrait atteindre 40 % du budget du Togo naissant (1963);
  • Faire passer sa part de 2% à 20% dans la compagnie d’exploitation des mines CTMB (compagnie togolaise des mines du Benin);
  • Le rachat avec sur fonds propres de la UNELCO, la seule compagnie d’électricité du pays, entre autres. Finalement;
  • Le Togo souverain voulait battre sa propre monnaie, afin d’être « Maître de son Destin »;
  • Dès le 20 juillet1960, moins de 3 mois après la proclamation de l’indépendance le 27 avril, les nouvelles autorités togolaises signeront un accord de coopération économique avec l’Allemagne Fédérale pour la construction d’un port de Lomé, dont la pose de la première pierre se fera le 23 novembre 1962;
  • Le Togo projeta de sortir du mécanisme CFA et d’adopter sa propre monnaie. Hélas, le colon ne concevait pas ce divorce et assassinat le premier président du Togo le 13 janvier 1963, à la veille de l’annonce du Franc du Togo.

Les indicateurs comparatifs compilés dans le tableau ci-dessous témoignent de cette volonté de bâtir un Togo prospère.

1960 Togo Benin Burkina Faso Ghana
Population 1 568 508 2 431 617 4 829 289 6 635 229
Espérance de vie 40,30 37,27 34,43 45,84
(%PIB) Balance commerciale -0,42% -5,99% -10,98% -7,25
Valeur ajoutée agriculture au PIB 54,88% 46,16% 38,48% 40,85%
Médecins (par 1000 hbts) 0,02 0,04 0,01 0,05
Dépenses militaires (% PIB) 0,27% 0,87% 0,68% 1,71%
Source:perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays


Le potentiel naturel du Togo

Les ressources minières

Région maritime :


Région des plateaux

  • Il y a du cuivre, le nickel, le chrome et l’aluminium dans le massif Agou;
  • La chromite dans les monts Haïto;
  • De l’or dans les formations métasédimentaires de l’Atakora;
  • Du marbre dolomitique de Gnaoulou estimé à 430.000 tonnes par mètre de profondeur.


Région centrale

  • Des indices polymétalliques en sulfures et en or à Agbandi;
  • Le phosphate, le fer à Pagala;
  • le cuivre, le nickel, le chrome, le bauxite, l’uranium, etc.

Région de la Kara

  • L’uranium dans le secteur de Niamtougou, du fer estimé à 500 millions de tonnes (teneur 45% de fer) à Bandjéli;
  • Des phospharénites à Bassar et des indices métalliques de cuivre, nickel et chrome dans le massif Kabyè;
  • De l’or dans la structurale de l’AtaKora;


Région des savanes

Des indices de manganèse à Nayéga au sud-est de Dapaon, avec un potentiel de 60.000 tonnes.

Les ressources hydrographiques

Sur la plan hydrographique, la nature est autant généreuse avec la Togo. Ainsi son territoire est naturellement irrigué par des systèmes lagunaires, des lacs, des rivières et fleuves tels que le Zio, le Haho, le Mono, l’Anié, L’Ogou, l’Oti, la Kara, le Kéran, le Koumougou, et d’autres. Bref, les eaux de surface y sont drainées par quatre bassins versants, notamment l’Oti, le Mono, le lac Togo et les frontaliers orientaux.

Il y a au Sud du pays un climat subéquatorial qui se décline en 4 saisons, dont une grande saison des pluies (d’avril à juillet) qui succède à une grande saison sèche (de décembre à mars). Et au Nord du pays on a un climat tropical à deux saisons plus tranchées; dont la dorsale pluviométrique de l’Atakora est la plus arrosée du pays.

Ces ressources naturelles offrent des potentiels énormes pour la maitrise de l’eau qui est le nœud d’une agriculture autosuffisante. Malheureusement, il manque la vision et la volonté pour l’atteinte de cet objectif.

Le Togo, plus de 62 ans après son indépendance

Le Togo économique en 2022

Le manque de vision, d’efficacité et de patriotisme font que le Togo 62 ans après la reconquête de son indépendance se retrouve à la traine de ses voisins; malgré son potentiel relatif plus élevé.

  • Le secteur primaire (l’agriculture en grande partie) contribue au PIB à hauteur de 22% (2020);
  • Le secteur secondaire; la fabrication de produits alimentaires, la construction, la distribution (eau, électricité, gaz); apporte 23% du PIB ;
  • Et le reste du PIB (55%) vient du secteur tertiaire (commerce, port, aéroport, secteur financier, …);
  • le secteur informel est responsable de plus de 50% de la valeur ajoutée des différentes branches de l’économie togolaise.
  • les principales exportations sont le clinker, les phosphates, le coton-fibre, café, cacao et recensement le Soja, le sésame.
  • Les activités du port représentent hors aide extérieure 60% des recettes publiques (coface.ca/fr).

Les indicateurs quantitatifs et qualitatifs ci-dessous constituent un bref aperçu de cet état de fait.

2020 Togo Benin Burkina Faso Ghana
Population 8 278 737 12 123 198 20 903 278 31 072 945
Espérance de vie 61,04 (2019) 61,77 (2019) 61,58 (2019) 64,07 (2019)
PIB par habitant ($US constant 2010) 692,51$ 1274$ 815,48 1848$
Part investissement public vs investissement total (2010) 12,5% 18% 38,7% 38,2%
Valeur ajoutée agriculture au PIB 18,78 20,43 27,11 18,24
Médecins (par 1000 hbts) 0,03 (2017) 0,08 (2018) 0,08 (2017) 0,14 (2017)
Dépenses militaires (% du PIB)- 2019 3,12% 0,65% 2,43% 0,44%
Indice de démocratie 2,80

(141e sur 167)

5,09

(94e sur 167)

3,73

(116e sur 167)

6,50

(59e sur 167)

Indice de corruption 29

(134e sur 179)

41

(83e sur 179)

40

(86e sur 179)

43

(75e sur 179)

Indice du bonheur

(2021)

4,107

(136e sur 149)

5,045

(99e sur 149)

4,834

(113e sur 149)

5,088

(95e sur 149)

IDH (2019) Indice de développement humain 0,515

(167e sur 189)

0,545

(158e sur 189)

0,482

(182e sur 189)

0,611

(138e sur189)

Source : //https://perspective.usherbrooke.ca


Une gouvernance défaillante, davantage axée sur les dépenses de prestige et l’image

Le chef de l’État togolais, Faure Gnassingbé est l’un des plus voyageurs mais, pour quelles retombées après 17 ans de confiscation du pouvoir, quand on sait ce que représentent les dépenses pour ces déplacements officiels et la pression qu’exercent ces voyages sur les réserves de devises.

Ci-après un aperçu des voyages officiels hors pays de Faure Gnassingbé (presidence.gouv.tg)  :

  • En 2016, au moins 26 voyages selon Jeune Afrique (13.12.2016); ce qui donne un voyage aux deux semaines;
  • En 2018, 22 voyages, une moyenne de 1 voyage aux 17 jours;
  • En 2019, on note au moins 29 voyages; soit 1 voyage aux 12 jours;
  • En 2020, tout de même 8 voyages, malgré la pandémie COVID-19;
  • En 2021, la cadence est remise pour 21 voyages;
  • Et à la mi-juillet de 2022, on compte déjà 7 ou 8 voyages;


Une administration inefficace et des domaines de l’État bradés 

La fonction publique togolaise

  • Une administration relativement pléthorique, cependant avec très peu d’acteurs sur le terrain. Pendre note que le Togo comptait 57835 fonctionnaires en octobre 2020 dont 7000 cadres A1 et près de 13300 A2 (Le tableau de bord de l’économie togolaise de janvier 2021);
  • Le service au citoyen très centralisé, inaccessible aux citoyens des zones rurales;
  • Il y aurait seulement environ 143 000 togolais employés dans le privé et un total de 147 204 employés affiliés à la CNSS (Caisse Nationale de Sécurité Sociale).


Le bradage des domaines de souveraineté de l’État

Tout est bradé tous azimuts dans une totale opacité:

  • la de la BTD, de la SNI et des sociétés d’État (TOGOCOM, Togo Cellulaire, NSCT ex-SOTOCO, etc), la privatisation partielle en juin 2021 du MIFA; la « curieuse cession » de la BTC à un prix qui est probablement inférieur aux immobilisations de cette banque;
  • Actuellement seule l’UTB est la seule banque encore plus ou moins dans le giron de l’État, cependant elle est en attente de privatisation.


Des lignes budgétaires élaborés ou décaissées, mais sans réalisations

Malgré les épithètes attribuées aux budgets successifs, le résultat de la gestion publique est maigre, voire absent. C’est ainsi que des projets, des programmes ou autres seront intégrés dans des lignes budgétaires de l’État et décaissés sans pouvoir se concrétiser; comme:

  • FNSI : Fond National de Finances Inclusives;
  • DOSI : Délégation à l’Organisation du Secteur Informel;
  • DSRP : Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté, version 1 et 2;
  • SCAP : Stratégie de Croissance Accélérée pour la Promotion de l’emploi;
  • PUDC : programme d’Urgence pour le Développement Communautaire;
  • Les projets filets sociaux et services de base et d’opportunité d’emploi pour les jeunes vulnérables lancés le 6 février 2018;
  • PND : le Programme National de Développement 2018-2022, du 3 août 2018; dont les objectifs étaient :
    • Un financement global de 8,3 milliards $US (65% secteur privé et 35% public);
    • Un cap de 7,6% de croissance à l’horizon 2022;
    • 50% de taux de bancarisation et 1 million d’emplois dont 500 000 directs.


La captation des deniers publics par la minorité dirigeante

Le Togo actuel est caractérisé par une corruption endémique doublée d’une totale impunité. Seulement durant la dernière décennie, les scandales financiers révélés par les médias totalisent plus de 2000 milliards F CFA:

  • 12 milliards du FER (Fond pour l’Entretien Routier);
  • 520 milliards de la SNPT (Société Nouvelle des Phosphates du Togo);
  • 1,2 milliard de la FTF (Fédération Togolaise de Football);
  • 170 milliards du Port Autonome de Lomé;
  • 100 à 253 milliards de Togo-Telecom;
  • 400 millions de la NSCT (Nouvelle Société Cotonnière du Togo);
  • 20 milliards de la CEET (Compagnie Énergie Électrique du Togo);
  • 26 Milliards de la Route Lomé-Vogan-Anfoin;
  • 17 milliards de l’OTR et récemment;
  • 500 milliards du Petrole-Gate (truquages de marchés);
  • «Wacemgate» dans le secteur du ciment,;
  • « Bolloré Port-Gate » (concession du port autonome contre fraudes électorales);
  • Scandales de rétrocommissions lors des passations de marchés, en particulier dans les travaux publics.


La course aux reconnaissances

Régulièrement des classements élogieux et des récompenses sont publiées et mises de l’avant; dont les exemples suivants :

  • Le Togo, classé dans le top 3 des meilleurs pays réformateurs de la gouvernance en Afrique, publié le 23 novembre 2017;
  • Le Togo, 2e pays le plus intégré dans le commerce maritime international, en Afrique subsaharienne, selon la CNUCED, publié en avril 2018;
  • Le Togo, 3ème pays le plus engagé et préparé pour la mise en œuvre de la Zlecaf, publié le 24 aout 2020;
  • Le Togo, 3ème pays le plus attractif des investissements en 2020 (Africa CEO Forum et Deloitte), publié le 24 septembre 2020;
  • Le Togo gagne 18 places dans le classement mondial de la liberté économique, publié le 6 octobre 2020;
  • Le Togo est le 2ème pays le plus favorable aux femmes en Afrique de l’Ouest, selon le Women, Peace and Security Index, publié le 22 octobre 2019;
  • Le Togo, 2ème meilleur pays africain et 15ème mondial dans la gestion du Covid-19 sur l’échiquier mondial, publié le 31 janvier 2021;
  • Le Togo est le pays où il est le plus facile de faire des affaires, publié le 19 mars 2021;
  • Les USA classent le Togo parmi les 11 pays les plus sûrs au monde, publié le 10 juin 2021;
  • Le Togo fait mieux que les USA, car le Togo a fait plus vite et beaucoup mieux que le programme américain (COVID, publié le 6 décembre 2021;
  • Le corridor routier togolais, 2ème plus performant de l’espace UMOA, publié le 17 décembre 2021;
  • Novissi programme, dont le caractère innovant a été salué par les prix Nobel d’économie 2019 Abhijit Banerjee et Esther Duflo;
  • Le Togo présente le taux de bancarisation strict le plus élevé de l’espace UMOA (26,8 %).

Le pouvoir politique au Togo semble plutôt adopté ce proverbe tchèque « un mensonge répété mille fois devient une vérité ». Friedrich Hegel souligne que « ce qui élève l’homme par rapport à l’animal, c’est la conscience qu’il a d’être un animal…Du fait qu’il sait qu’il est un animal, il cesse de l’être ».

Les conséquences de l’inconséquence politique

Il y a un manque criard d’infrastructures sur tous les plans, notamment la santé, les transports l’éducation et l’agriculture. Ainsi le comparatif ci-dessous souligne l’état de situation au Togo par rapport à ses voisions. Et c’est seulement au niveau des dépenses militaires que le Togo surclasse ses voisins.

 

(en €)

Dépenses publiques/hbt Dépenses en éducation/hbt Dépenses en santé/hbt Dépenses en défense/hbt
2018 2017 2018 2017 2016 2017 2016 2019 2018 2017
Togo 142 120 31 28 27 6 7 25 15 14
Ghana 403 326 77 67 81 20 23 9 8 7
Bénin 174 179 31 36 28 8 6 5 7 9
Burkina Faso 165 171 37 37 22 17 15 18 15 10
Mali 154 174 29 29 22 10 9 21 21 23
Niger 102 90 17 12 13 9 5 13 12 11
Source : https://fr.countryeconomy.com/gouvernement/depenses


Absence de programmes sociaux versus la cherté de la vie

L’absence de programmes sociaux fiables, combinée à la cherté de la vie drainent le togolais lambda vers le dénuement total, malgré les annonces emphatiques dans les lignes budgétaires. Par exemple, près de 54% du « budget citoyen 2021 » affecté au social, donc une mise en œuvre des ambitions de l’axe 1 de la feuille de route 2020-2025.

Le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) souligne dans son rapport (Enquête QUIBB 2015) que seulement 7,6% des malades au Togo fréquentent les hôpitaux ou les cliniques en milieu rurale où vivent au moins 60% de la population. Pourtant ces paysans et artisans sont les moteurs de l’activité économique, majoritairement informelle.

Aussi le PNUD mentionne que le taux de pauvreté de la population togolaise est à 72%, dont 57% extrêmement pauvre et le taux de malnutrition y est élevé avec 25% des enfants de moins de 5 ans présentant un déficit pondéral en 1998 et aucune amélioration notable n’ayant été signalée depuis.

La Banque mondiale alerte sur le fait que le niveau de pauvreté est deux fois plus élevé en milieu rural (58,8%) qu’en milieu urbain (26,5%) et que seulement 46,9% de la population a accès à l’électricité, et encore là.

Durant la COVID-19 le programme Novissi de transferts monétaires aux ménages ayant perdu des revenus par cause de la pandémie a été lancé. Ce programme aurait seulement en deux mois permis de verser 11,3 milliards FCFA à 566 567 (7,1% de la population) sur les 1 378 381 (17% de la population) inscrits. Cependant aucun détail n’est disponible sur la ventilation réelle de ces fonds, donc est d’une opacité habituelle à cette minorité gouvernante.

La protection sociale des salariés est inexistante (Exemple des 2600 à 3000 travailleurs de la société « AMINA Togo SARL », majoritairement des femmes; licenciés pour raison de grève et qui devraient être repris contre signature d’une lettre de pardon).

L’effectivité de la loi sur l’assurance maladie universelle au Togo (assurance-maladie obligatoire), assurée par l’Institut national d’assurance maladie (INAM) se fait attendre.

L’endettement exponentiel et non structurant

Entre 2017 et 2021, la dette extérieure du Togo a doublé et est alors passée de 550 milliards en 2017, à 600 milliards en 2018, à 751 en 2019, à 981 en 2020 pour finalement atteindre 1031 milliards en 2021. Cherchant des mécanismes de réaménagement en partie de cette dette extérieure abyssale et vide, le Togo fut par exemple le premier pays de l’UMOA à émettre des obligations sur une maturité de 15 ans.
Quant à la dette intérieure du Togo, elle représente en 2021 environ 54% de sa dette publique totale; contre 36% de la dette extérieure représente. Cette dernière repressentait seulement 19% en 2019. Subséquemment, le service de la dette intérieure prend déjà plus de 55,3% des recettes domestiques (LFI 2022).
La dette extérieure est détenue à 48% par les prêteurs multilatéraux (principalement les institutions de Bretton Woods); 46% par les banques commerciales et environ 4% par les partenaires bilatéraux.

Il importe de souligner que le Togo avait pourtant procédé le 22 septembre 2020 à la réévaluation ou au rebasage de son PIB sur la base de SCN 2008 (Système de Comptabilité Nationale 2008); en prenant 2016 comme année de référence. Il eut alors une revalorisation du PIB de 36,5%.

Sans cette opération de rebasage du PIB, le niveau d’endettement du Togo en proportion de son PIB serait beaucoup plus prononcé et qualifié d’inquiétante. D’autres pays de la région ont fait la même opération; notamment le Niger avec 30%, la Côte d’Ivoire avec 38%; le Burkina avec13%, le Sénégal avec 30%, etc…; mais pas dans la même optique.

Et la course à l’endettement continue, ainsi à la mi-mai 2022 le Togo avait déjà procéder à 7 opérations de levées de fonds sur le marché de l’UMOA, totalisant 225 milliards FCFA. Et au 2e trimestre le Togo a emprunté 122 milliards sur le marché de l’UMOA pour l’émission d’obligations de relance (ODR). Le vendredi 8 juillet 30 milliards ont été mobilisés et le vendredi 19 août 2022 ce sont 33 milliards de FCFA qui sont levés.

La cherté de la vie, exemple du prix du carburant

Le 30.03.2022, dans le cadre de l’annonce de premier rehaussement du prix du carburant le gouvernement signalait qu’« en 2019, le pétrole brut était à 18 $ le baril. Aujourd’hui, nous sommes passés à 110 voire 120 $ ».
Cependant le gouvernement n’avait pas réduit le prix du carburant quand le brut était presque gratuit sur les marchés. Alors la plus-value est allée où, dans un fonds de stabilisation par exemple? Dans l’affirmatif, où est ce fonds?

Évolution de prix Début 2022 29.03.2022 10.05.2022 19.07.2022 Variation depuis mars 2022
Super sans plomb 505 595 625 700 38,62 %
Gasoil 520 605 660 850 63,47 %
Pétrole lampant 400 550 580 650 62,5 %
Mélange 2 temps 606 690 718 788 30,03 %


Et une comparaison des prix du carburant et de l’électricité se présente comme suit dans le tableau ci-dessous:

Togo Ghana Benin Burkina Faso Mali Nigeria Côte d’Ivoire
Prix ​​de l’essence 700 1,445$ us 600 715 811 0,424$ 735
Les prix du diesel 850 1,732$ 668 645 809 1,767$ 615
Prix ​​de kérosène 650 1,464$ 851 645 1,834 645
Prix KWh électricité 115,88 0,045$ 123,44 131,08 0,057$ 72,6
 

Salaire minimum

35 000 11,82 ₵/h

2$/h

40 000

à 52 000

36 270 40 000 30 000₦

72€

60 000
source fr.globalpetrolprices.com


Des pistes de solutions dans un « Togo Nouveau »

  • Rendre l’administration, inclusive et accessible avec une « déclaration de service »;
  • Réduire le train de vie de l’État en dégraissant les avantages (bons d’essence, frais de services, primes de voyages et autres) et contrôler les charges;
  • Enclencher une véritable politique de grands travaux pour se doter d’infrastructures d’éducation, de santé publique, de transport, de transformation et stimuler l’éclosion du génie local, sans oublier de normaliser leurs efforts par des brevets et autres propriétés intellectuelles;
  • Renforcer l’effectivité des recettes de l’État qui inclus la déclaration des biens des responsables d’institutions et des super-fonctionnaires;
  • Rendre les commettants imputables, améliorer l’efficacité et l’impact des dépenses publiques;
  • Rendre possible l’égalité de change pour la poursuite du bonheur collectif :
    • Déployer une stratégie agropastorale pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire, dont la formation agricole, des plans dynamiques et la maitrise de l’eau. Il faut relever le niveau technique de l’agriculture avec du matériel adapté, optimiser les intrants, valoriser les terres, reformer l’agro-foncière, privilégier les essences durables en agroforesterie
    • Adopter une politique de revalorisation du secteur informel (plus de 50% du PIB et 60% des emplois);
    • Privilégier et vulgariser la formation professionnelle pour le développement à la base, afin de donner des perspectives aux jeunes, en créant des pôles de formations dans chaque région; et donner une cible de formation en stage au secteur privé, de même que public;
    • Encourager l’émergence d’entrepreneurs, d’industriels et d’experts locaux pour renforcer la vibre économique patriotique;
  • Accompagner et revaloriser le secteur informel, le plus grand créateur de valeur ajoutée au Togo, et le professionnaliser avec le temps;
  • Stimuler la productivité, la compétitivité dans les secteurs de croissance et renforcer le secteur des énergies, tout en améliorant l’accès universel social et sanitaire;
  • Faire l’exploration et la prospection des ressources du Togo et adopter un code moderne;
  • Bannir le culte de l’homme providentiel et que les politiciens aient l’écoute pour les experts, les techniciens autour d’eux.

Ensemble, filles et fils braves du Togo, nous pouvons encore espérer « Faire encore de toi sans nous lasser, Togo chéri, l’or de l’humanité » avec des dirigeants nouveaux,compétents qui t’aiment…